Le 6 octobre dernier, L’Organisation mondiale de la santé annonçait, dans un communiqué de presse qui a fait rapidement le tour du monde, sa décision « historique » de recommander un vaccin « révolutionnaire » (« groundbreaking ») pour les enfants à risque pour le paludisme. Ce langage enthousiaste, peu usuel pour l’organisation internationale, dessine en creux une réalité dramatique. Les enfants de moins de 5 ans paient le tribut le plus lourd au paludisme. La Région africaine de l’OMS supporte une part importante et disproportionnée de la charge mondiale du paludisme, les enfants de moins de 5 ans représentaient 80 % de l’ensemble des décès dus au paludisme dans cette Région.

Dans une note d’orientation, L’Initiative revient sur cette annonce et propose des éléments d’analyse et des clés de compréhension sur ce premier vaccin antipaludique (le RTS,S). Il est question notamment de l’avancée scientifique que constitue la mise au point de ce nouveau vaccin (le premier à être développé contre un parasite), mais aussi des difficultés de son introduction en population, du fait notamment du nombre élevé de doses à administrer pour avoir un taux d’efficacité qui demeure relativement modeste (29% de réduction des cas de paludisme sévère chez des enfants âgés 5 à 17 mois). Les espoirs sont surtout tournés vers une nouvelle génération de produits actuellement à l’étude, plus efficaces et peut-être moins contraignants en terme de mise en œuvre.

Sans un engagement financier à la hauteur des enjeux de santé publique, ni de renforcement des systèmes de santé dans les pays à forte incidence, ni de mobilisation communautaire accrue, [les vaccins et produits de nouvelle génération] n’auront qu’un impact limité.